Quand des motards tendent un piège

Quand des motards tendent un piège

Par ce beau samedi du 18 novembre 2017 et en fin de matinée, une vaste limousine griffée "Picasso" pénétrait placidement dans cette bonne ville de Tain l'Hermitage. A son bord, un quarteron de jeunes retraités de retour d'une expédition  provençale ensoleillée et encore ivres de deux jours de goguette.

A ce moment du trajet, huit yeux attentifs suivaient  les panneaux indiquant "la cité du chocolat".

Chacun de vous, disposant d'un capital culture gourmand conséquent, sait que le lieu ainsi promis est un vrai festin pour les papilles et les yeux.

Alors que le véhicule glissait dans une rue paisible, l'un des passager lança: J'ai vu un panneau "la cité du chocolat" à gauche, aussitôt le pilote nota l'affirmation et, sagement, continua sur quelques dizaines de mètres pour entreprendre un demi tour dans les meilleures conditions des règles routières. La limousine bientôt revenue à hauteur de la rue indiquée tourna ses roues avec plaisir, pour poursuivre sa marche vers la fameuse cité. La rue, toute droite, était bordée de jolies maisons individuelles, des travaux de canalisation semblaient terminés depuis peu et on pouvait apercevoir son débouché sur une route circulante à l'angle d'un super marché.

Parvenu presqu'au bout de la rue, surprise!, un gros panneau mobile de "sens interdit" est posé à droite de la route; le conducteur indécis stoppe le véhicule, à droite un chemin part entre les haies des maisons, à gauche un accès tristounet avec une indication "Gendarmerie" et en face, la sortie du super marché qui débouche devant nous à 15 mètres après notre "sens interdit".

Le pilote, un moment interdit devant ce spectacle bien étrange, considère que la présence du panneau est l'œuvre d'ados potaches il redémarre alors le véhicule et parvient quelques secondes plus tard au carrefour voisin... en même temps qu'une moto pilotée par un fringant gendarme.

"Monsieur, vous avez franchi un "sens interdit" suivez moi".

Là, nonobstant un demi tour au milieu du carrefour généreusement garni de véhicules,  le gendarme nous conduit sur le parking du centre commercial et répète son observation. Le chauffeur répond alors: "bien sur, j'ai vu ce panneau, mais que devais-je faire (et il lui explique ce qui précisé plus haut)". Le Gendarme reprend la parole et dit: "mais Il y avait déjà un panneau au départ de la rue". A ce moment précis, les 8 yeux qui n'avaient pas repéré de panneau clament en cœur: "nous n'avons rien vu". et le gendarme reprend: pourtant il y est, je vais donc vous dresser un PV, il vous en coutera 90 Euros et 4 points à discrétion des services".

A ce moment, l'un des passagers fort mécontent de la tournure des événements sort de la voiture et se rend à pieds au départ de la rue.

Pendant ce temps, le collègue du gendarme vient de terminer la verbalisation du véhicule arrêté avant nous et "le nôtre" lui confie alors la rédaction du PV, puis remonte sur sa moto et s'éclipse.

Un peu plus tard le collègue motard se présente vers notre conducteur et lui demande de signer un PV écrit sur une sorte de tablette illisible, celui-ci demande ce qu'il signe et le collègue répond "que vous avez emprunté un sens interdit".

A ce moment "Notre" gendarme est de retour, il est midi, le collègue enfourche sa monture et tous deux disparaissent.

C'est alors que notre passager "mécontent" et adepte de marche forcée revient et nous dit à la cantonade: "quand je suis arrivé au départ de la rue, il y avait bien un panneau, mais il était à moitié dissimulé derrière un poteau de signalisation, je n'ai pas eu le réflexe de le photographier et je le regrette bien, mais j'ai continué un peu plus loin, et à mon retour le panneau était repositionné correctement".

La démarche de notre témoin était parfaitement intègre car il n'avait pas remarqué le petit "tour" accompli par "notre" motard.

La morale de cette histoire est que cette péripétie sociétale, un gros brin misérable, bien qu'un peu chère, ne nous a point empêchés de tomber dans les délices chocolatés quelques minutes plus tard.

Yug Draffob novembre 2017

Comments

[Alain et Michele]

Comme de bien entendu, le phrasé est super. Si j'étais toi, je l'enverrais à la gendarmerie, car le gendarme qui t'a verbalisé a grillé lui aussi le sens interdit......puisqu'il était derrière toi.